Madeleine Erickson

Madeleine Erichson dit Madeleine Erickson

Madeleine Erickson ambitionnait de devenir cantatrice, mais les cours de chant de Mme Delaunay la conduisirent indirectement au cinéma muet. Ce professeur avait pour mari l'ancien sociétaire de la Comédie-Française Louis Delaunay (1854-1937), lequel, ayant interprété sept films entre 1908 et 1919, connaissait le réalisateur Paul Garbagni et fit en sorte que Madeleine Erickson tournât un bout d'essai, qui intéressa René Leprince. C'est donc en 1920 dans Face à l'Océan que la jeune novice eut l'occasion de débuter. Blonde au majestueux visage résigné, elle jouait dans ce film le rôle bref de la femme du marin disparu en mer, avec une conviction qui conduisit Leprince à l'engager à nouveau dans La Force de la vie. Suivirent aussitôt un rôle de mannequin dans Irène, puis un film qui ne sortit jamais. À ce point de sa carrière, Madeleine Erickson se maria, après quoi elle repartit de zéro avec une simple silhouette dans L'Empereur des pauvres et reprit du galon dans deux cinéromans de Garbagni, Les Parias de l'amour et Rapax. Elle campa une fille d'auberge dans La Bête traquée de Le Somptier, une servante encore dans Un bon petit diable, une suivante dans La Dame de Monsoreau, une prostituée du Vieux-Port de Marseille dans Coeur fidèle de Jean Epstein en 1923 ; avec ses joues rondes, un large faciès canaille, elle donne à cette composition un cachet assez personnel. L'éventail de ses possibilités semble étendu. Pourtant, après Le Mine de Paris en 1925, Madeleine Erickson disparaît des écrans. Sa carrière n'aura duré que cinq ans.